Robert Adams, Ce que nous avons acheté

J’ai découvert il y a peu le livre “What We Bought: The New World, Scenes from the Denver Metropolitan Area, 1970–1974” de Robert Adams. Je connaissais son travail mais n’avais jamais feuilleté un de ses livres et cela a été un choc. J’ai été happée par la netteté brutale et la beauté de cette série en noir et blanc.

Robert Adams photographie Denver et son expansion urbaine effrénée dès les années 60. Il documente sans pincette et avec pudeur l’avènement d’une nouvelle façon de vivre et d’un nouveau rapport entre la ville et la nature environnante. Vues d’aujourd’hui les photos sont à la fois belles, saisissantes et totalement effrayantes.

Il présente lui même cette série ainsi :

“Denver was founded in 1861 by gold seekers. Its history has been a cycle of booms and depressions. Among the most startling periods of growth occurred in the 1960s and 1970s, when Colorado’s oil and military and tourist industries all prospered, and when businesses from throughout the United States relocated to Denver at the request of employees who were attracted by the region’s natural beauty.In a few years, however, the area’s ruin would be testament to a bargain we had tried to strike. The pictures record what we purchased, what we paid, and what we could not buy. They document a separation from ourselves, and in turn from the natural world that we professed to love.”
—R.A., 1995
(Proposition de traduction hésitante :
“Denver a été fondée en 1861 par les chercheurs d’or. Son histoire est marquée par une succession cyclique d’expansions et de dépressions économiques. Une des périodes de croissance les plus saisissantes a eu lieu durant les années 60 et 70 lorsque les industries pétrolière, militaire et touristique ont toutes prospéré et lorsque de nombreuses entreprises de tous les Etats-Unis se sont installées à Denver à la demande de salariés attirés par la beauté naturelle de la région. En peu d’années cependant, le déclin de cette région deviendrait le testament d’un marché que nous avions essayé de conclure. Ces images témoignent de ce que nous avons acheté, de ce que nous avons payé et de ce que nous ne pouvions acquérir. Elles documentent une séparation d’avec nous-mêmes et d’avec l’environnement naturel que nous déclarions aimer.”)

Je vous conseille vivement de consulter ce livre publié par les éditions de l’Université de Yale ou de découvrir les photos en ligne sur la galerie qui lui est dédiée et de prendre le temps de naviguer plus largement sur le site pour découvrir tout son travail !