Partie pour enfin voir l’exposition d’Eva Besnyo au Jeu de Paume j’ai finalement passé bien plus de temps à déguster le travail de Laurent Grasso. Je suis généralement assez hermétique aux expositions conçues autour de déambulations entre écrans, surtout lorsque les notices de présentation des œuvres remplissent des feuilles A4. Je ne sais pourquoi cela m’agace instantanément.
J’ai donc du surmonter mes a priori tenaces pour m’engager dans un long couloir sombre à l’étage. Et là, j’ai commencé par être “happée” par le principe de regarder dans une salle d’exposition par des petites fenêtres sans pouvoir y pénétrer. Je ne sais pas pourquoi j’ai trouvé ça reposant. J’y ai vu d’étranges tableaux (Studies into the Past) d’apparence ancienne et pourtant manifestement récents puis un néon incroyable. Cela m’a suffisamment intriguée pour que, hésitant entre mon agacement latent et ma curiosité, je finisse par entrer au hasard dans une des salles où était projeté un film.
Et là, j’ai été percutée de plein fouet par une vidéo sur la forteresse de Tycho Brahé, son château observatoire. De longs travellings entre le ciel, le visage de la statue de Tycho Brahé et le sol. La vidéo suscite des réactions complexes : sentiment de liberté et de respiration grâce au soleil, à l’île, à la mer et au vent; d’isolement voire d’enfermement grâce à la statue et au côté désertique des lieux.
Je suis rentrée chez moi transportée.
J’ai ensuite lu plusieurs choses sur le travail de Laurent Grasso qui m’ont fait réfléchir et m’ont donné envie d’en savoir plus.
Allez donc vous faire un avis, l’expo est au Jeu de Paume jusqu’au 23 septembre.